Le Cercle Occident, fondé le 5 mars 2023, se présente comme un laboratoire d'idées destiné à repenser en profondeur l’héritage de la pensée européenne. Depuis ses origines, la philosophie occidentale a affronté les grandes questions — l’être, la vérité, la justice, le sens — en cultivant une dialectique vivante, faite de ruptures, de reconstructions, d’élans vers l’inconnu. De Platon à Nietzsche, de Thomas d’Aquin à Heidegger, l’Europe n’a cessé de remettre en cause ses propres fondements, pour mieux se transcender.
Mais cette dynamique critique, qui fut un moteur de grandeur, s’est retournée contre elle-même. Le wokisme, le relativisme moral, la haine de soi — autant de pathologies modernes qui dévitalisent notre continent. La tradition critique a été vidée de sa puissance, retournée en arme contre ses propres origines. L’Europe ne pense plus : elle s’excuse d’avoir été. Elle ne veut plus s’élever : elle cherche à se dissoudre.
Face à cela, la droite réactionnaire a échoué. Repliée sur elle-même, prisonnière de mythes figés, elle est devenue stérile, dogmatique, idéologiquement impuissante. Incapable de saisir les enjeux du XXIe siècle, elle se contente de ressasser des nostalgies sans avenir. Ce refus du devenir, ce rejet de la pensée contemporaine, condamne toute alternative identitaire à l’échec — culturel d’abord, puis politique.
Le Cercle Occident refuse cette double impasse :
— le progressisme nihiliste d’un côté,
— le conservatisme mortifère de l’autre.
Nous ne voulons pas "revenir" à un âge d’or. Nous voulons forger un nouvel âge du feu.
Nous ne voulons pas préserver une essence : nous voulons transfigurer une forme.
Nos trois axes fondateurs
Europe — comme tension unificatrice
L’Europe que nous défendons n’est pas un souvenir. Ce n’est ni une simple géographie, ni une ethnie, ni une religion figée. C’est une volonté de forme, un laboratoire d’élévation, une culture de l’excès lucide et de l’aristocratie spirituelle.
Nous affirmons que le temps des États-nations est révolu. Le seul horizon à la hauteur de l’Histoire, ce sont les États-Unis d’Europe : une entité politique unifiée, portée non par le consensus, mais par une minorité exigeante, créatrice, initiatique. Une Europe artistique, prométhéenne, transhumaniste.
À l’image des premiers colons se regroupant en Amérique, nous croyons que les peuples européens doivent réaliser leurs aspirations les plus profondes — en reconnaissant qu’ils forment une seule collectivité, tendue vers un avenir commun.
Esthétique — comme ascèse du style
Nous ne croyons plus aux identités closes. Ce que nous défendons, c’est un type d’être — et ce type se reconnaît à son style. L’art, la tenue, la rigueur, l’allure, la création : voilà notre étalon.
Nous rejetons le conformisme culturel et l’austérité moralisante. Ce que nous voulons, c’est une vie sculptée, un monde habité comme une œuvre. L’homme nouveau ne sera pas défini par ses origines, mais par sa capacité à incarner la forme, à donner au chaos une élévation.
L'art contemporain, souvent décrié, peut devenir un moteur d'insurrection esthétique s’il est réorienté par une vision dionysiaque, tragique, prométhéenne, fondée sur le dépassement. Il faut réintégrer l’homme européen dans un espace artistique à la hauteur de ses abîmes.
Devenir — comme épreuve du futur
Nous vivons la fin d’un cycle. Le Christianisme s’éteint. Les mythes communs se brisent. Les repères s’effondrent. Mais plutôt que de pleurer sur ces ruines, nous voulons bâtir un nouvel imaginaire spirituel européen, fondé sur une Weltanschauung renouvelée, sur une fidélité tragique à ce qui fut, et une tension lucide vers ce qui vient.
Le Cercle Occident s’empare des grands enjeux du XXIe siècle : écologie profonde, conquête spatiale, intelligence artificielle, eugénisme esthétique, transhumanisme.
Nous ne voulons pas fuir la technique : nous voulons l’habiter avec noblesse, l’orienter vers le surhumain.
L’Homme n’est pas un sanctuaire. Il est un pont. Et ce pont, il faut l’élargir, le tendre, le lancer dans l’inconnu.
Nous ne sommes pas un club intellectuel.
Nous sommes une avant-garde.
Une communauté d’exigence, de feu, de transfiguration.
Nous voulons former une nouvelle génération d’européens capables d’habiter le monde avec intensité, de penser avec rigueur, de créer avec style. Une artistocratie du devenir, non pour gérer ce qui est, mais pour engendrer ce qui doit être.
Que le feu commence.
Vive notre Cercle !
Et celui qui doit être créateur dans le bien et dans le mal : en vérité, celui-ci doit être d’abord destructeur et briser les valeurs.
Nietzsche - Ainsi parlait Zarathoustra